L'Histoire Française vue du Club Français du Léonberg

Après la seconde guerre mondiale, l’élevage du Léonberg, en France, était sporadique.

Seuls  Messieurs Cinqualbre, Auger, Fortemps, et  Baechler (affixe de l’Armillaire) produisirent  6 portées, entre 1949 et 1952, pour un total de 25 chiots seulement.
Ce n’est qu’à partir de 1959 que l’élevage du Léonberg prend son essor, sous l’impulsion d’une personne : Mademoiselle Bouniol de Gineste.  
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Cette dernière, originaire de  Béziers,  déménagea et s’installa en 1947  au  Château de Réveillon dans la Marne.
Passionnée par les animaux, elle réunit dans son domaine un grand nombre d’espèces  animales : vaches jersiaises, poneys Haflinger, chèvres de race Alpine, moutons et volailles de race… Très vite, elle s’intéressa au léonberg et en 1949, elle fit l’acquisition d’un léo mâle Xérès de l’Armillaire (LOF 16), un fils de Quidam à M. Cinqualbre. Puis elle importa d’Autriche une femelle, Alma Niederhaid en 1957 (inscrite sous le LOF 43). C’est à partir de ces deux léos, que « Mademoiselle » fonda son élevage, bien connu aujourd’hui, sous l’affixe «  Du Château de Réveillon ».

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Du croisement entre Xérès et Alma, « Mademoiselle » eut 12 chiots le 9 mars 1959. Parmi ces chiots, Inca du Château de Réveillon (LOF 46) est sans doute le plus connu. Ce dernier a laissé une trace indélébile en devenant un grand étalon, à la base de tous nos pédigrées actuels.

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On compte de nombreux étalons dans sa descendance, eux aussi très connus, comme Mars et Quazan du Château de Réveillon, ou bien encore Ouf de Chamrousse.
De ses frères et sœurs, Idole et Icare du Château de Réveillon eurent également une descendance de grande importance.
160 chiots naquirent au Château de Réveillon entre 1959 et 1982, date de la dernière portée de « Mademoiselle ».
Outre son investissement dans son propre élevage, Mademoiselle Bouniol de Gineste développa les contacts entre les propriétaires de Léonbergs. De la réunion de ces personnes, tous passionnés par la race, naquit le Club Français du Léonberg en 1963. « Mademoiselle », fondatrice du Club, en fut la première Présidente et exerça son mandat jusqu’en 1981, date à laquelle M. Cassaghi lui succéda.
« Mademoiselle » fut donc une personne éminente dans l’histoire du Léonberg. C’est sous son impulsion que le Léonberg passa d’un statut confidentiel à une race de chien reconnue, dont l’élevage fut encadré et favorisé par toutes les actions du Club Français du Léonberg.

Le Château de Réveillon
Lieu historique dans l’histoire du Léonberg en France, le Château de Réveillon, situé à Reveillon dans la Marne,  a été construit au XVIIème siècle, et se distingue par un style Renaissance. Entouré de douves, le château s’articule sous une forme de U avec une cour centrale pavée. Le domaine du château englobe de vastes jardins à la française, une roseraie, des communs, une melonnière, ainsi qu’une ferme avec un immense colombier de 3500 nids.

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Le château eut de nombreux propriétaires au cours des siècles. On retiendra le Marquis d’Argenson (ministre des Affaires Etrangères de Louis XV) qui apporta des modifications au château, puis Jules Robert de Cotte (Architecte du roi) qui entreprit la décoration du château et des jardins.
De nombreuses célébrités y séjournèrent : notamment Alexandre Dumas fils, Sarah Bernhart et Marcel Proust. Celui-ci fit deux longs séjours à Réveillon en 1893 et 1895.
Proust fera référence de nombreuses fois à Réveillon dans ses romans : ainsi dans Les Plaisirs et les jours, il y décrit les marronniers du jardin, et dans Jean Santeuil, il créera des personnages, les ducs de Réveillon.
Le château fut classé monument historique en 1948, puis l’ensemble du domaine (le parc de 5 ha, les jardins à la française, le potager et le verger) en 1996. Le jardin du château est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.

La famille Bouniol de Gineste y vécut de 1947 à 1992, date à laquelle le château fut vendu. Aujourd’hui, il est ouvert au public et loué pour de grandes occasions (mariages, séminaires etc.).
Le Club Français du Léonberg avait son siège social au Château, le temps de la présidence de « Mademoiselle ». Il fut le théâtre de nombreuses réunions des passionnés du Léonberg.

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L’histoire ne nous dira pas si « Mademoiselle » donnait des madeleines à ses Léos, mais sachez que,  si par un détour au cours de vos voyages vous allez vous promenez dans le magnifique parc du Château de Réveillon, de nombreux Léonbergs, dont les noms sont si connus dans les origines de nos chiens, reposent en paix à l’ombre de certains arbres.

Quelques photos…
Un rapide coup d’œil sur les portées nées entre 1966 et 1969, nous donne l’occasion de vous présenter quelques chiens très connus de l’époque :

1966 - 7 portées

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1967 - 11 portées

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1968 - 8 portées

 altalt1969 - 8 portées

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Les années 1967 à 1973

Suite au précédent article paru dans le bulletin du Club No 150 concernant les anciennes déclarations de naissances en France avec des photos d’époque d’étalons ou de lices ayant reproduit, nous continuons notre progression dans le temps afin de vous faire connaître les ancêtres  de nos chiens.
En 1967 naît un joli chien, qui se fera remarquer par sa couleur de robe rarissime (mais autorisée à l’époque) fauve argentée fortement charbonnée, c’est l’étalon CH Quabry du Castel de Bon Abri (LOF 174). C’est un fils du meilleur raceur de l’époque O’Nanouk du Château de Réveillon, lui-même fils d’Inca du Château de Réveillon.


Cette même année, Mademoiselle Bouniol de Gineste acquiert Quecha du Mont Chardon (LOF 191), une fille de  Mars du Château de Réveillon et d’Ophélie du Mont Notre Dame.

En 1968 naît CH Régent du Clos des Carmes (propriétaire Mme Courvoisier). Ce dernier est issu d’une portée entre Mousko et Mousmée du Château de Réveillon (portée consanguine puisqu’il s’agissait du frère et de la sœur).


Sur cette photo, prise au Château de Réveillon, nous pouvons retrouver de gauche à droite Quecha du Mont Chardon, Régent du Clos des Carmes,  Taïga du Clos des Carmes et Quazan du Château de Réveillon

En 1970, on note une nette progression du cheptel. 15 portées dont 3 portées sans affixes naissent en France ce qui représente en tout 97 chiots. Une portée de 11 chiots attire notre attention : il s’agit d’une portée née le 20 septembre 1970 à l’élevage Du Castel de Bon Abri entre CH Ouf de Chamrousse et Qualinka du Castel de Bon Abri. Qualinka est la sœur de portée de Quabry dont nous venons de parler.
Parmi ces chiots on retrouve Tommy du Castel de Bon Abri (LOF 367), appartenant à M Cassaghi, qui sera un grand reproducteur, avec à son actif 73 descendants.

Et  son frère de portée Triomphe du Castel de Bon Abri (LOF 363) :


  En 1971, nous retrouvons les mêmes producteurs et affixes qui réalisent 19 portées soit 81 chiots au total. Cinq nouveaux éleveurs et 4 affixes apparaîssent. On note également le début de l’importation de chiens venant de l’étranger, en particulier, venant d’Allemagne et des Pays-Bas.
1972-16 portées pour 100 chiots nés , deux nouveaux éleveurs se rajoutent. Plusieurs importations ont lieu, dont l’étalon bien connu Harras V. Murrtal, Nora V. Murrtal, et Suleika V. Murrtal.


Parmi les chiots nés en France, nous vous présentons CH Vodenn-Valan de Keranhuel-Keramanac’h, un fils de Quazan du Château de Réveillon et de Rosalinde du Mont de Notre Dame.

En 1973, les éleveurs produisent 93 chiots en 16 portées. On remarque 4 nouveaux éleveurs dont 2 nouveaux affixes.  Parmi les chiots, on peut noter la portée de Triomphe du Castel de Bon abri et de Pin-up du Mont Notre Dame qui regroupe quatre chiots dont  Ivan et Ios de Chamrousse (LOF 660 et 659), ou bien encore Irus du Vieux Lys (LOF 610), un fils de Quazan du Château de Réveillon et de Troika du Mont Notre Dame.

Texte et photos : Valérie BONTEMS et Christiane COURVOISIER

Source : Club Français du Léonberg